
Il y a 20 ans 2 jeunes graphistes Stéphane Laurent et Jean-Jacques Tachdjian fondent l’association Beau Nageur dans le but de publier un fanzine-graphzine pour y présenter des travaux d’auteurs dont la personnalité graphique s’accorde peu avec le monde de la BD commerciale d’alors. C’est la naissance de «SORTEZ LA CHIENNE !» qui publiera de 1986 à 1992 de nombreux numéros, des albums, des comix, et pleins d’autres choses aujourd’hui introuvables. «S.L.C.» détonne dans l’univers de la bédé par son format géant (32X45 cm) et par le choix de ses auteurs dont la personnalité du trait et les sujets dérangent et étonnent même les plus rock des amateurs de BD.
«S.L.C.» recevra le prix du meilleur fanzine en 1989 au festival d’Angoulême, ses contributeurs viendront des 4 coins de la planète et on le trouvera dans de nombreux pays européens et mondiaux (angleterre, espagne,hollande, belgique, suisse, danemark, italie, canada, USA, brésil, japon etc.). Hélas sur Lille il ne trouvera sa place que dans quelques trop rares bars de nuit, les librairies n’y voyant qu’un côté trash qui pourrait effrayer leur clients, (qui pourtant le réclamaient alors).
Aprés une interruption de quelques années (92-97) Jean-Jacques Tachdjian (lui-même graphiste, typographe, illustrateur, musicien et multimedia-man) décidera de relancer l’aventure avec un graphzine mais sur CDRom cette fois, ce sera « les chiots de la chienne!» en 1999. La fin de siécle fut placé sous les auspices des balbutiements du multimedia, la chienne reprit donc du service en présentant des travaux d’auteurs qui utilisaient ce nouveau mode d’expression sans discours et avec bonheur, loin des éditeurs commerciaux qui étaient en train de cloisonner le genre pour en faire l’industrie video-ludique.
Depuis les titres de la chienne n’ont cessés de se multiplier : albums, guides, CD audios, poèmes, albums à colorier, comix, cartes postales, site internet. Travaux collectifs, collaborations entre 2 ou 3 auteurs, travaux individuels, expérimentaux ou ludiques, la chienne publie à tour de bras les artefacts les plus hétéroclites, mélangeant des sujets et des auteurs les plus supposés inmélangeables.